« Les 50 lits de notre hôpital à Tabarre sont tous occupés depuis le début du mois de février, mais le 28 février, la situation s'est aggravée et nous avons dû en ajouter une vingtaine pour atteindre aujourd’hui 75 lits. Nous recevons en moyenne cinq à dix nouveaux cas par jour, et nous travaillons aux limites de notre capacité », déclare Mumuza Muhindo Musubaho, chef de mission MSF.
Alors que plusieurs structures hospitalières sont à l’arrêt, MSF a rouvert son centre d'urgence dans le quartier de Turgeau deux semaines plus tôt que prévu afin d'étendre ses activités médicales et de réduire la pression sur ses installations existantes. MSF a également ouvert un nouvel hôpital chirurgical de 25 lits dans la commune de Carrefour le lundi 4 mars, afin de disposer d'une capacité d'hospitalisation dans différentes zones de Port-au-Prince, car l'insécurité et les barrages routiers improvisés empêchent les ambulances d'acheminer les patients.
Des milliers de personnes ont fui leurs maisons ces derniers jours en raison d'affrontements dans leur quartier, tandis que les fortes tensions actuelles ont amené MSF à suspendre temporairement ses cliniques mobiles dans plusieurs sites. L'insécurité à Port-au-Prince a aussi contribué à l'augmentation des violences sexuelles ces dernières années et les équipes MSF craignent que ces chiffres n’augmentent encore à mesure que les personnes déplacées s’additionnent. En 2023, MSF a pris en charge plus de 4000 survivantes d’agressions sexuelles.